Discussion nocturne [PV Lilly Emérilla]

Elle débuta sa contemplation de l'eau. La lune créait de beaux reflets argents à sa surface. Points de lumière dans la nuit. Deux solutions s'offraient à elle : elle agissait comme une personne normale : elle restait à regarder la beauté du lac puis rentrait dans ses appartements sans donner suite ; ou bien elle indiquait à la jeune fille qu'elle connaissait son secret. La deuxième option semblait plus risquée car elle pouvait mettre en danger son propre secret, à savoir sa nature de vampire. Néanmoins celle-ci était bien plus amusante. Que faire ? Cette soirée était riche en décisions. L'eau miroitante l'incitait au calme, plus pratique pour réfléchir. Qu'est-ce que son instinct lui conseillait ? Revenez plus tard votre instinct ne s'est pas encore prononcé. Assez ironique puisque, par définition, l'instinct optait immédiatement. À croire que les récents évènement l'aient un peu détraqué. Embêtant pour une vampire.

*Génial, un instinct détraqué ! Il ne manquait plus que ça !*

Sans savoir pourquoi elle s'accroupit, plongea sa main dans le lac jusqu'au poignet puis la ressortit lentement en laissant glisser l'eau sur sa main. La sensation pareille à une caresse de soie lui affirma qu'un jour elle irait s'y baigner. Pour l'heure un choix l'attendait. Lilith s'assit. Elle choisit. Deuxième proposition. Son vampirisme requérait la prudence mais lui avait donné un certain goût du risque. Que voulez-vous ? On ne se refait pas. Surtout une personnalité comme celle de Lilith. Elle s’adressa à la fausse-Serdaigle-animagus-je-peux-me-transformer-en-faucon :

- Les animagus ne sont pas très courants. On peut même les qualifier de
rare pour une personne de votre âge. J’en suis admirative bien que l’utilisation présente ne soit pas très honorable. Qu’en pensez-vous, miss à la maison inconnue puisqu’ayant bu du Polynectar ?

Avec un sourire, la vampire attendit la réplique de l’adolescente.

Lilly avait suivi aussi discrètement qu'elle le pouvait son professeur. Mais apparemment ça n'avait pas suffit. De plus, il semblait qu'elle possédait certains sens (tous ?) surdéveloppés, car elle semblait l'avoir apperçue se changer en animagus. Aïe. Les méninges de Lilly tournaient à fond. Qui était ce professeur ?

BNGO !

Il lui sembla avoir trouvé lorsque le professeur s'accroupit et passa sa main dans l'eau. Lilly survolait simplement le lac. Le professeur mystérieux s'assit, au bout d'un moment.

- Les animagus ne sont pas très courants. On peut même les qualifier de rare pour une personne de votre âge. J’en suis
admirative bien que l’utilisation présente ne soit pas très honorable. Qu’en pensez-vous, miss à la maison inconnue puisqu’ayant bu du Polynectar ?

Re-aïe ...

Lilly descendit en piqué et retrouva sa forme normale mais changée en Serdaigle en aterrissant. Elle croisa les bras, observant la femme dangereuse qu'elle avait face à elle. Il y eu un temps de silence avant qu'elle se décide à répondre.

- Très bien, madame le professeur étrange. Vous avez raison, je ne suis pas de Serdaigle. Mais ne comptez pas sur moi pour vous dire d'où je viens. Ce serait comme vous inviter à me punir, et croyez bien que je ne suis pas assez folle pour ça. Quant à l'animagus ... Je vous propose un marché. Vous ne divulguez pas ce que je suis, même si je trouve ça peu probable tant que vous ne connaitrez pas mon identité, et je ne divulgue pas qui vous êtes.

Oulah ... Ca c'est risqué ... Mais bon, on n'a rien sans rien. Et Lilly ne pouvait pas prendre le risque que cela se sache. Elle n'était pas identifiée par le ministère après tout ... Mais comment le professeur allait-il réagir ? Elle risquait gros là ... très gros ...

- Très bien, madame le professeur étrange. Vous avez raison, je ne suis pas de Serdaigle. Mais ne comptez pas sur moi pour vous dire d'où je viens. Ce serait comme vous inviter à me punir, et croyez bien que je ne suis pas assez folle pour ça. Quant à l'animagus ... Je vous propose un marché. Vous ne divulguez pas ce que je suis, même si je trouve ça peu probable tant que vous ne connaitrez pas mon identité, et je ne divulgue pas qui vous êtes.

Le sourire de Lilith s'agrandit. Etrange... On la qualifiait souvent d'étrange mais pas pour les mêmes raisons que cette nuit-là. Ce n'était pas réellement ce mot qui l'amusait ; c'était la réaction de l'adolescente. Elle ne désirait pas se faire connaître par peur des représailles. Lorsqu'elle avait mentionné son statut d'animagus, elle avait laissé sa phrase en suspens. Cela signifiait qu'elle n'était pas déclarée au ministère. Encore plus intéressant... Restait le marché que mademoiselle lui proposait. "Tant que vous ne connaîtrez pas mon identité".

*Divulgez son identité ? Comme si j'avais que ça à faire ! C'est vrai je ne la connais pas. Pas encore.*

Il lui serait facile de la découvrir. Si le polynectar change l'apparence, l'odeur, elle, reste la même, et la vampire avait déjà mémorisée celle qui l'intéressait. Elle pouvait se concentrer pour la retrouver parmi tout Poudlard pour ensuite voir le véritable physique de son interlocutrice puis s'informer sur son identité. Les tableaux, surtout ceux des maisons, se révélaient très bavards la nuit. Plus qu'ils ne le devraient d'ailleurs.

La dernière partie de phrase méritait plus de réflexion. Simple bluff histoire de s'en sortir ou réelle menace ? Mais comment pourrait-elle savoir ? Surtout en si peu de temps ! De tous les êtres magiques les vampires étaient les plus méconnus. Beaucoup de sorciers tout à fait respectables dont certains avec une certaine renommée allaient même jusqu'à nier leur existence. Alors une gamine... Très intelligente certes mais une gamine !

Lilith se relevait lentement et, avec deux fois plus de lenteur, elle riva son regard dans celui de l'adolescente. "Les yeux sont le miroir de l'âme." Pour l'heure la vampire tentait de mettre ce proverbe en application. Et... rien. Elle ne parvenait pas à rassembler l'attention nécessaire. Sa nature de vampire la rappelait à l'ordre. Sa gorge était en feu. Ironique, non ? Avoir la gorge en feu en étant juste à côté d'un lac. Les petites ironies de la vie de Lilith. Elle ferma les yeux, serra les lèvres et les poings simultanément et n'inspira que l'air requis pour paraître humaine. Ses cernes jusqu'à présent juste visibles s'étaient remarquablement intensifiés. Pareils à d'immenses hématomes violets descendant au début des pommettes. Sa peau à cet endroit semblait s'être creusée, accentuant de cette façon l'effet de ses cernes.

*Merde ! Merde ! Merde ! Merde !*

Elle se mordit la langue. Mords-la, ordonnait son côté prédateur. La ferme, lui rétorquait sa conscience. Mauvais endroit au mauvais moment. Mais pourquoi l'avait-elle suivie ? Pourquoi ? Ce n'est pas de sa faute, ce n'est la faute de personne, c'est dans l'équilibre des choses, lui susurra son côté prédateur. Résiste, lui ordonna sa conscience. Lilith peinait à se contrôler. Elle luttait autant qu'elle le pouvait. Tenter de lutter lorsque l'on vous met un met très apétissant sous le nez alors que vous n'avez rien mangé depuis plusieurs jours.

*Saleté de soif !*

Elle réussit à reculer d'un pas. Une avancée. Elle contint tout juste le grondement menaçant venant de sa poitrine. Malheureusement la prédatrice était maintenant en éveil total. Une aura menaçante commença tout doucement à émaner de la vampire. Mauvais signe. Très mauvais signe. Lilith voulait lui hurler de fuir mais si elle déserrait les lèvres ne serait-ce que d'un millimètre elle était fichue. Enfin la survie de la personne en face d'elle était fichue. Peut-être l'était-elle déjà ? Statufiée, la jeune professeure subissait la pire des luttes : la lutte contre soi-même.
"Les yeux sont le miroir de l'âme." Lilith ouvrit les yeux et essaya de faire passer le message à l'infortunée qui lui faisait face. "Cours ! Fuis ! Vite ! Maintenant !"

Quelque chose n’allait pas. La personne face à elle ne semblait pas du tout en pleine forme. Lilly détestait avoir tort. Seulement là, elle aurait largement préféré ne pas avoir raison. Très largement. Car elle ne s’était pas trompée : le professeur était un vampire. Et un vampire qui ce soir était parti en chasse.

Une chasse qu’elle avait interrompue. Pas de chance. Lilly attrapa sa baguette dans sa poche. Elle devait se défendre. Il lui suffisait de lancer un sort pour immobiliser le professeur et tout irait bien.

Ce qu’elle fit. Petrificus totalus : hop là ! Un professeur statufié, n’ayant pas pu se défendre d’un sortilège informulé. De quoi tenter de résoudre le problème. Hum ... Ting ! Idée. Lilly se fondit dans sa forme animale et fonça vers les bois à la recherche de menu fretin. Car non content d’être l’oiseau le plus rapide, le faucon est également un oiseau de proie aux serres redoutables. Quelques animaux en firent d’ailleurs les frais. Lapins, et autres belettes que l’on trouve dans les bois.

Aussi, quand le sort prit fin, le vampire avait-elle devant elle quelques proies toutes fraiches et une Lilly assise à une distance raisonnable sur un rocher, tête recouverte d’un capuchon car l’effet du polynectar disparaitrait bientôt.

- Bon appétit, en espérant que ça vous conviendra, mais c’est ça ou vous vous retrouvez dans une bien mauvaise posture demain. Personnellement, faites un seul geste envers moi, et je m’envole d’ici aussi vite que je le peux, et ce n’est pas rien.

[ Est-ce que vous allez continuer ?? ]

(Lilith est en train de répondre ^^)

(Désolée pour le retard... ._.")

Si la vampire avait parfaitement vu l'adolescente sortir sa baguette, elle ne pensait pas être victime d'un sort informulé. Petrificus totalus, elle aurait pu tomber sur bien pire. Cela ne faisait que confirmer les précédentes réflexions de Lilith. Cette gamine était redoutable et cachait plus d'un tour dans son sac. Elle s'était d'ailleurs retransformé en faucon puis était partie dans la forêt.

Lilith souffrait. Elle souffrait atrocement. Ses pensées commençaient dangeureusement à approuver son instinct.

*Soif. SOIF. SOIF. Le sang. Mordre. Boire. Rouge. Salé. Sucré. Goût. Liquide. Coule. Sur ma langue. Dans ma gorge. Gorgée. Petite. Grande. Appétit. Douleur. Brûlure. Eteindre. Baume = sang. Sang. SANG. SANG. Coeur. Pouls. Battements. Silence. Mort. Proie. Prédatrice. Instinct. Sens. Adrénaline. Satisfaction. Plaisir. Odorat. Vue. Ouïe. Toucher. Goût. Ravissement. Coule. Lentement. Rapidement. Coule. Force. Faiblesse. Dominante. Dominé. Vampire. Humain. Extase. Peur. Sensations. Sentiments. Vie. Mort. Nourriture. Ordre des choses. Normalité. Santé. Bonne. Mauvaise. Proie. Jeune. Vieille. Homme. Femme. Sang. Débit. Important. Inexistant. Boire. Soif. Se rassasier. Sang. Sang. Rouge. Pourpre. Bordeau. Vermeil. Dense. Fluide. Dispariton. Vie. Mort. Toubillonnement. Pensées. Corps. Sens. Odorat. Parfum. Bon. Mauvais. Appétissant. Repoussant. Etrange. Animaux. Animaux ?!*

Ce fut ce dernier mot qui sortit Lilith du maëlstrom de ses pensées. Elle posa son attention sur son environnement. L’étudiante était assise sur un rocher, à une distance qu’elle devait juger respectable mais qui ne représentait rien face à une vampire assoiffée qui désirait chasser. L’effet du polynectar disparaîtrait dans peu de temps vu le capuchon qui recouvrait la tête de l’adolescente, pensa Lilith. Si elle se plaçait en face à sa vis-à-vis elle pourrait voir son visage. Savoir qui elle était. Savoir qui elle allait réellement tuer. Sa conscience, par un effort survampiresque, morigéna son esprit pour cette pensée si… tentante. Résister. Lutter. Ses envies prenaient peu à peu le pas sur son self-control, grignotant le mur de sa volonté millimètre carré par millimètre carré. Ses yeux de la professeure observèrent encore les alentours. Et elle comprit concernant sa réflexion sur les animaux.

Même si l’intelligence de son interlocutrice n’était plus à démontrer, Lilith sentit une rapide vague de surprise l’envahir puis disparaître aussi rapidement qu’elle était arrivée pour laisser la place à une immense rage.

*Des animaux ?! Des animaux ! Des ANIMAUX ! Mais pour qui se prend-elle ?! Je suis une chasseuse, une prédatrice, et voilà qu’une sale morveuse humaine m’amène des lapins, belettes, et autres petits gabarits ! Absolument ridicule !! Je me nourris d’humains ! HU-MAINS !*

Auparavant, mademoiselle faucon était en bien mauvaise posture à cause de la prédatrice à ses côtés qui désirait la transformer en repas. Maintenant mademoiselle faucon était en plus mauvaise posture à cause de l’enragée à ses côtés qui désirait la réduire en charpie sous l’insulte. La seconde d’après la vampire avait pris l’humaine au cou et la serrait suffisamment pour que le manque d’air l’empêche de se servir de ses capacités d’animagus tout en lui laissant juste la capacité de parler.

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