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 Gêne, laisse ou décore l’espoir aux faux déboires

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Gêne, laisse ou décore l’espoir aux faux déboires Vide
MessageSujet: Gêne, laisse ou décore l’espoir aux faux déboires   Gêne, laisse ou décore l’espoir aux faux déboires Icon_minitime1Sam 29 Déc - 10:15

Gêne, laisse ou décore l’espoir aux faux déboires


Je l'ai toujours dit, le meilleur endroit pour composer, c'est en classe (ou en avion). À la fois seul au centre de la multitude/ et multiples auras parmi les unités. (Exilé sur le sol au milieu des nuées.) Mais au-delà du sommeil, des profs qui parlent trop fort, des cours malencontreusement intéressants, voire utiles, des potins à collecter: un poème un tant soit peu régulé c'est quand même pas évident.

Superposition des strates esthétiques
Archaïstique estoc de sybarite essence
Surfaite mélopée dodécasyllabique
Antique architecture où les vers font les sens



Surtout que depuis une dizaine d'années, le summum du respect est généralement attribué aux holorymes, qui influencent assez intempestivement, incomplètement et sans but



En parler c'est trahir le transparent du cœur,
Empaler c'est jouir au travers de ta sœur


Et dès lors qu'arrive l'instant où la pensée se déroule en vers, naturellement, inexplicablement, toutes les lectures récentes et présentes déteignent, et les mots du flot magistral se déversent avec elles... Récemment, Victor Hugo :



L'hécatonchyre élague œcuméniquement

Les subreptices sons des somptueux amants
Et sur ses pas, ne laisse rien, plus qu'un semblant
Vide, désoxydé, muet, blafard et blanc !



Alors on raye on barre, on efface et ça tracasse, ce vers là-bas ne sert à rien/ oui mais voilà je l'aimais bien... Je le garde pour plus tard...



Finalement Boileau plus ou moins satisfait
Il demeure toujours la question du sujet
- Il faut s'appeler Paul, sortir avec Arthur,
Pour reparler encor de l'âme du poète,
Le placer à la rime avec des gypaètes,
Et que l'on puisse y voir de sa peine l'allure.


Qu'importe l'on se lance toujours, quitte à ne rien dire. Mais entre deux syllabes on lève un peu la tête, une distraction entre deux divertissements... et souvent, autour, dorment ceux qui n'ont rien trouvé à faire, figures paisibles qui se laissent aller et dont on protège le repos. La conscience asservie par la douce faiblesse devine l'intérieur de ces jambes croisées, imagine à moitié ce qu'on peut y lécher, aimerait esquisser une caresse aimante - l'amour sincère et pur des figures dormantes, dont le doux abandon succombant à l'ennui attire l'attention, le regard et l'envie ; et en plissant les yeux ma main glisse vers l'aine, frôle la courbe douce, effleure les reins beaux... Où trouver son Ennui seul avec telle scène, qui peut-être vraiment dévoile un creux de peau ?



...Et puis, le plus beau, c'est peut-être l'inspiration des autres...




Je suis jeune il est vrai, mais aux âmes damnées
Avaler n'attend pas le nombre des années.



Puis y'a :

Sonnet sans images


Parce que ç'aurait été impossible en prose.
Poème que je prévoyais depuis quelque temps, et qui m'a pris, contrairement à ce que je pensais, un temps fou à écrire (sauf le Six, mais faut pas lui dire). Confédération schizophrènes, puisque de moi, à moi, pour moi, soit fort abscons s'il en est, pis que mallarméen en somme et fort peu autotélique ; puissamment autotélique finalement!, même si l'ineffable est assez devinable.





Sonnet sans images



À moi-même ou plus tard


Un. D'or, repris, perdu, rangé, nu essaimé,
Mais d'or d'étain qui dort, éclat des coups calmés.

Deux. Ionique écroulé de cime en boucles lâches,
De noir en loin, s'évoque, et, distrait, les attache.

Trois. S'envole et la voix, des clameurs l'estuaire,
Élance une morsure aux accents fauve clair.

Quatre. Instar des sommets à l'égérie, désiste
Le mellifluent vrai des langueurs trismégistes.

Cinq. Ivresse buvant le long sang des velours,
Muscadin dédiant ses jeux aux premiers jours.

Six. Diffusément clos, d'amples cercles gravitent
Déversés à l'envers des glaces qui s'imitent.

Sept. Surface du haut feu figé froid feu blanc,
Frégate déjà pour qui se penche au versant.

Ta seule Étoile est morte ? Eh bien, trouves-en d'autres.
Je constelle mon luth plus que le ciel n'en porte ;
Savoir faire briller les coeurs que l'on m'apporte,
C'est vous scintiller miens alors que je suis vôtre.


ça ressemble (et je vous l'accorde) un peu a l'oeuvre de Rimbaud 'les voyelles' sauf que pour moi, les chiffres sont des personnes...réeles...imaginaires.....virtuelles?

Dessin d'une inconue par un inconu a des inconnues....

Gêne, laisse ou décore l’espoir aux faux déboires 10877510
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